(Re)découverte anatomique et application pour le traitement des LMA.

En 2016, une équipe de chercheur a mis en avant, chez des cadavres, la présence d’un muscle supplémentaire dans le quadriceps. Celui-ci est présent chez chaque individu mais présente quelques différences anatomiques.

Ce 5ème faisceau a pour origine le grand trochanter ( à proximité du Vaste Intermédiaire (VI) et du Vaste Latéral (VL)) et vient finir sur le tendon rotulien. Par ailleurs il possède une innervation (via le nerf fémoral) et une vascularisation (via l’artère fémorale circonflexe latérale). 

Les chercheurs nous proposent 4 types de morphologies intra et inter individuels pour ce même muscle : Type Indépendant, type VL, type VI et type Commun. Ces différences expriment les attaches de l’aponévrose musculaire. Dans certains cas, l’aponévrose du faisceau est comprise avec celle du VI ou du VL, commun aux deux ou bien totalement indépendant (Cf image)

Mais alors comment appeler ce muscle ? 

Les chercheurs l’ont nommé : Tenseur du Vaste Intermédiaire (TVI).

Anatomiquement le TVI doit avoir une action sur le mécanisme d’extension de genou. Cependant, son rôle selon les chercheurs serait d’exercer une tension sur le VI afin de médialiser davantage son action.

Si on en croit les recherches de la même équipe scientifique, le tendon rotulien est composé de 3 couches (Cf Image). Le TVI fait partie de la couche moyenne (II) profonde latérale, juste en dessous du VL (II : superficielle latérale). Le VI quant à lui, représente via sa partie latérale la couche profonde (III) et sa partie médiale, la couche moyenne (II) superficielle et profonde. Le Droit fémoral (DF) représente la couche la plus superficielle (I). 

Une métaphore de structure en oignons ou épis de maïs permet de comprendre plus facilement la structure du tendon. Une superposition de couches qui se rejoignent à une certaine distance de la base (ici la rotule). Ce qu’il faut comprendre de ces articles c’est la composition en 3D du Quadriceps qui se retrouve jusqu’au tendon. Cette architecture implique de comprendre les mécanismes de torsions que les muscles peuvent avoir sur eux-mêmes. Autres notions importantes, les fibres musculaires latérales sont orientées vers le condyle médial et inversement. 

 

Qu’est-ce que ces découvertes changent à notre pratique ?

Une revue de littérature de 2014 reprend les mécanismes de blessures, les facteurs de risques et les axes de préventions chez le footballeur. Nous allons revenir sur cette publication en appliquant les notions vus précédemment .

Les LMA du droit fémoral (DF), sont plus fréquente lors de la pré-saison et amènent plus d’indisponibilité que les LMA aux Ischios-jambiers (IJ). Les 2 mécanismes de blessures les plus courantes sont : l’accélération/décélération et la frappe.

En effet au début de la phase oscillante de course, le DF est en position maximal d’allongement (course externe) ainsi qu’en contraction excentrique. La décélération présente énormément dans le football via des changements de directions soudain, est une autre cause de LMA du DF. Lors de la décélération le centre de masse est positionné vers l’arrière ce qui met en tension le Quadriceps. De plus, la force excentrique demandé à ce dernier est très élevé ce qui peut être délétère.

Le mécanisme le plus commun reste la frappe, à différente phase du geste. Il reste difficile de définir le moment exact du geste ou la blessure arrive. Les études indiquent 3 moments :

  • le contact avec le ballon : le poids du ballon et la pluie sur celui-ci peuvent augmenter le moment de force lors du contact.
  • le shoot : Lors de l’armée (extension de hanche max et flexion de genou max) une tension énorme est appliqué sur le quadriceps. Sur la phase de swing, la flexion de hanche permet  d’augmenter la flexion de genou. Encore une fois la contraction excentrique que ce geste implique est à risque de LMA sur le DF.
  • le contact au sol : la jambe au sol lors de la frappe est en chaine fermée. La décélération que subit le membre au sol est importante, le haut du corps est en arrière ce qui entraîne une augmentation de la tension sur le quadriceps.

Il semblerait que les facteurs de risquent majeurs soient : un antécédent de blessure sur cette même jambe, 60% des blessures sur la jambe dominante (celle qui frappe), un manque de flexibilité du quadriceps.

Le facteur extrinsèque le plus vecteur de blessure au quadriceps est un terrain sec.

Les auteurs proposent donc 4 exercices : Reverse Nordic Hamstring (RVH), Décélération avec sur-vitesse, Fente arrière avec médecine ball en Over-head et un exercice de stabilisation de la frappe (tension en arc).

Nous les avons réalisé, puis avons ajouté une variante intégrant les principes de torsion/rotation musculaire vu précédemment.

  • Les conseils d’entrainement donné dans l’article sont :
  • Considérer la flexibilité comme plus importante que la force
  • Une intensité élevée doit être recherché pour permettre des adaptations
  • Un renforcement via contraction excentrique (progression des charges lors de la pré-saison et une routine en fin d’entrainement au cours de la saison)

Astuce K-LYF

Un renforcement des autres fléchisseurs de hanche (Psoas) surtout en concentrique afin de diminuer la participation du DF.