TOOLBOX DE LA SEMAINE

LA FASCIA PLANTAIRE

Rappel anatomique

 

Historique

La prévalence dans la population générale est estimée entre 3,6 % et 7 % et peut représenter jusqu’à 8 % de toutes les blessures liées à la course à pied . La prévalence au cours de la vie peut atteindre 10 %, ce qui signifie qu’une proportion assez importante d’entre nous souffrira, à un moment ou un autre, d’une fasciite plantaire ou verra des patients avec cette pathologie au cabinet.

Sémantique

On parle maintenant de douleur plantaire et talonnière plus que de fasciste plantaire car le caractère inflammatoire de la pathologie n’est pas consensuellement admis.
L’anatomie myo-fasciale permet de montrer les continuités de l’appareil tricipitio-plantaire et la chaine postérieure.

Etiologie

  • Antécédents traumatiques
  • Ménopause et surpoids pour la femme
  • Contexte métabolique ou surmenage psychique et physique

Tableau clinique:

Lors d’un examen articulaire normal, le pied plat ne veut rien dire en statique et bipodale.
  • PALPATION DOULOUREUSE DU TIERS PROXIMAL DE L’APONEVROSE
  • PALPATION TENSION MUSCULAIRE DU CFO ET DU TRICEPS SURAL
  • TESTING MUSCULAIRE AVEC SOLEAIRE ET LFH, LFO SOUVENT OFF
  • WINDLASS DOULOUREUX MAIS POSITIF

EXAMEN FONCTIONNEL:

  • POSTION DEBOUT / STATIQUE DOULOUREUSE,
  • MARCHE DOULOUREUSE,
  • DIFFICULTÉ À DEROULER SON APPUI
  • TENDANCE AU DECOLLEMENT PRECOCE DU TALON OU À LA MARCHE SUR LA POINTE DE PIED

DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

 

Prenons comme exemple certaines pathologies :
  • NEUROPATHIE PERIPHERIQUE (SLUMP TEST)
  • SYNDROME METABOLIQUE (ANALYSE MEDICALE COMPLEMENTAIRE)
  • FRACTURE DU CALCANEUM (EXAMEN COMPLEMENTAIRE ET TEST AU DIAPASON)
  • RUPTURE DE L’APONEVROSE (WINDLASS NEGATIF)
  • PATHOLOGIE DE LEDERHOSSE (EPAISSISSEMENT NODULAIRE TYPE DUPUYTREN)
  • PATHOLOGIES RHUMATISMALES (PR ET PSR)

Patho-mecanique:

La fasciite plantaire est un voile (fascisa) tendue par des élingues (muscles intrinsèques et extrinsèques).
Quand on s’adresse à un fascisa, il faut intégrer la notion de glissement (cisaillement) et de compression ou tension du fascisa, d’ou le travail de mobilisation qui sera aussi important que le travail actif. Digiovanni dans son protocole propose des étirements, qui peuvent aller dans le sens de ce travail de glissement cisaillement passif, mais qui reste selon moi ( Fabien Gautheron ) insuffisant.
Métaphoriquement, il peut être qualifié de Fulcrum du coureur de par son seul contact avec le monde matériel et donc, il doit créer une compression ultra-podal de qualité, à des intensités et des charges élevées.
Le fascia est très riche en capteurs qui sont listés au nombre de 5:
  • baroRC,
  • ChemoRC,
  • mecanoRC,
  • thermoRC
  • nociRC
Les muscles intrinsèques et extrinsèques s’enrichissent avec les nombreux FNM et OTG, qui toilent les 3 dimensions du pied afin d’être optimum pour un rôle sensori-moteur.
Les intrinsèques ont un rôle rigidifiant durant la phase de propulsion et de stockage avec une déformation de l’énergie à l’amorti.
L’objectif de la redus sera de déformer ce fascisa en qualité (adhérence au sol et optimisation du rôle des capteurs) et en quantité (vitesse, charge encaissée)

Traitement

Le traitement verra deux phases se succéder, une phase douloureuse et une phase de remise en charge.
La phase douloureuse, qui va de 2 à 8 semaines en général, sera orientée vers la gestion de la douleur par des contentions, de la neuro-modulation et de l’apprentissage de la compression intra-podal.
La compression intra-podal se réalise par le travail des muscles du pied parfois appelé « toe yoga » ou par le gainage de pied. Le travail doit être isométrique et ensuite rythmique, car il articule le passage entre le pied calcanéen et le pied talien lors de l’appui.
Les muscles intrinsèques sont aussi, selon les études, plus sollicités lors de appuis latéraux et donc à inclure lors de la rééducation et l’évacuation fonctionnelle notamment dans l’examen des fentes.
On intégrera la progression de charge à la mise en charge unipodale afin de coupler la hanche et le bassin au travail de pied. (Progresser d’un deadlift ou un squat bipodal vers une fente et ensuite un squat unipodal)
Rathleff propose le travail excentrique avec les orteils en extension mais surtout, met l’accent sur le rôle important du soleaire dans la pérennité du traitement.
Le soleaire sera à travailler en priorité en isométrie de part sa nature fibrillaire lente et ses capacités de mise en tension du système tricipito-plantaire.
Le muscle tibial postérieur présent dans chaque phase de la marche et, de par ses insertions anatomiques multiples sous le pied, va devoir être sollicité (exercice filmé) autant dans la phase de poussé que d’appui.
Un travail de marche en funambule intègrera les différentes phases de la marche et permettra la coordination intrinsèques et extrinsèques plantaires, le tout dans l’objectif de reculer l’état de tension des chaines myo-fasciales.

La voile et ses élingues:

Le rôle de la musculature est d’intégrer le pied dans les chaines cinétiques impliquées (cf les chaines de Myers: laterale,spiralée,posterierue superficielle et antérieure profonde).
La notion de déplacement par la marche, et aussi en milieu hostile, sera l’objectif auquel tendre avec notamment la marche en milieu naturel qui bonifiera le rôle sensoriel (capteurs en ébullition), résiliant (déformation du pied liée aux aspérités du milieu) et moteur (stabilisation du corps dans l’espace et le temps).
La réeducation visera une augmentation du périmètre de marche jusqu’à une heure sans douleur avant de passer à la course. Une diminution des symptômes de dérouillage le matin (nombre de pas pour dérouiller ) sera aussi un bon indicateur fonctionnel.
De la marche vers les sauts latéraux, une réhabilitation qui se joue a la marelle…
L’éducation à la pathologie et aux facteurs de co-morbidités sera de mise, afin d’agir sur les piles de stress qui potentialisent les résultats et la pérennité du traitement.
Le chaussage recherchera une selle rigide dans un premier temps, puis évoluera vers de la souplesse et du minimalisme (marche pied nus en nature non plate).
Important: la constance est plus importante que l’intensité dans cette pathologie !

 

Quelques notions :

La dernière étude de Kelly, met en avant l’effet musculaire lors de la phase de toe off mais aussi, le rôle de maintien de la tenségrité lors de la phase de mid stance.
La notion de trampoline imputée au fascia plantaire, sous tend la notion de mise en tension de l’étoile par les élingues musculaires.
Les travaux de Rathleff et son travail en charge montrent l’imortance des sollicitations des intrinsèques et du lien avec le soleaire.
Une des données est la capacité à déformer le fascia plantaire.
Le fascia plantaire et la voile avec des élingues vont montrer le travail sur ce fascia.
L’hypothèse de Rathleff est le traitement par synthèse collagenique d’où: la charge.

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